FEMMES ARCHITECTES – Elles s’imposent sur un terrain d’hommes

L’une à force détonante, l’autre, la force tranquille, mais toutes deux femmes, elles se sont forgées un nom, des compétences et des carapaces aussi sur le chantier d’un métier d’hommes, l’architecture.
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Poussées par leur passion au devant d’un métier hautement masculin, Ouardia et Samia ont su s’imposer dans ce métier déjà difficile lui-même et ce depuis plus de 30 ans.

Dans un bureau aménagé par leurs soins, ces deux architectes travaillent toujours sur fond d’une douce musique qui « apaise les esprits » disent-elles « oui, car en on a vraiment besoin ». Et c’est parce qu’elles ont un métier pénible qu’elles conjuguent à leur nature de filles puis d’épouses et de mères.

Déjà d’amblée, Ouardia dans sa douce nature raconte des malaises familiaux liés à la mixité de ses études d’architecture.

En parallèle d’un travail pénible sur le terrain, les deux femmes assument les responsabilités familiales. Une double mission professionnelle et domestique accablant les épaules de ces deux femmes appartenant « au sexe faible », et ce sans se faire aidées par leurs époux.

Par amour du travail, Samia a du caché durant des mois sa grossesse à ses collègues mâles pour ne pas perdre son travail, à une époque où elle était employée dans un bureau d’étude privé. « Ce n’était pas pour l’argent mais pour mener à bien les projets de chantier déjà entamés, en fait, c’était par amour du métier » nous explique-elle.

Aujourd’hui, les deux femmes dont les caractères se complètent travaillent à leur compte, et c’est par un comportement digne modéré ajusté, réajusté au fil des ans qu’elles se font respectées sur les chantiers, seules face à une horde d’hommes.

« C’est par le comportement que l’on se fait respecté » s’accordent-elles à dire en expliquant qu’elles doivent adopter une conduite qui dissuade les traitements rabaissant ou insolents. Et c’est aussi par leur compétence dans leur domaine qu’elles ont pu gagner l’estime de leurs collègues de sexe fort.

Elles mènent donc un double effort, alliant compétence et comportement « digne », elles atteignent et espèrent atteindre des prouesses que leur genre conforte au lieu d’avoir raison de leur volonté.